Vous venez d’être désignés personnes de confiance chez Citribel, n’est-ce pas ?
Bjorn: Je travaille chez Citribel depuis 2006. D'abord comme conducteur de chariot élévateur et depuis six ans comme chef d'équipe. Lorsque les deux personnes de confiance précédentes ont dû être remplacées, mon nom est apparu après un petit tour de table. J’avais déjà de l'expérience dans la conduite d’entretiens avec mon équipe et de nombreux collègues me faisaient déjà confiance pour des questions d'ordre privé.
Ilke: Je suis arrivée ici il y a 15 ans et j’occupe aujourd’hui la fonction d’office manager. Avant cela, j'ai travaillé au marketing et aux ressources humaines. Je connais donc presque tout le monde. Un grand nombre de collaborateurs ont pris l'habitude de venir me voir pour me demander ou partager certaines choses, car ils savent que je sais me montrer discrète.
Respect et discrétion
La discrétion est une qualité essentielle pour une personne de confiance. Selon vous, quelles sont les autres aptitudes requises ?
Ilke: Il est dans notre nature de vouloir aider les gens. Une bonne personne de confiance doit pouvoir écouter, mais aussi oser demander des comptes vis-à-vis de certains comportements. Même s'il s'agit de son propre manager ou du directeur général.
Bjorn: L'objectivité est fondamentale. Lors de chaque entretien, il faut être en mesure de faire abstraction de ses propres valeurs et préjugés.
Ilke: Et faire preuve de respect envers chacun, quelle que soit la situation. Ce sont des valeurs que nous défendons sur le lieu de travail, mais aussi à l'extérieur.
Initiatives en faveur du bien-être au travail
Ilke: Ces initiatives touchent tous les échelons de l'organisation. C'est pourquoi cet aspect est également abordé dans les formations destinées aux managers. Comment reconnaître les problèmes ? Comment engager la discussion si l'on soupçonne qu'il se passe quelque chose au sein de l'équipe ? Comment aborder la situation en toute discrétion ?
Bien-être mental
Existe-t-il des tendances générales en matière de bien-être psychosocial au travail ?
Bjorn: Le burnout est abordé en détail au cours de la formation des personnes de confiance, car il s'est répandu dans la société ces dernières années et fait l'objet d'une plus grande attention.
Ilke: Si la cause du burnout est purement professionnelle, la personne de confiance peut en parler au responsable concerné ou s’interroger sur l’organisation du travail. Mais la situation est souvent plus complexe et des facteurs personnels entrent aussi en ligne de compte, ce qui peut représenter une autre difficulté.
Bjorn: Nous ne sommes pas des psychologues, et ce n'est d'ailleurs pas notre rôle. Pour les questions sensibles, il nous est toujours possible de nous référer à notre service de prévention externe, Premed. Les personnes de confiance sont en première ligne et les travailleurs peuvent s'adresser à nous pour toutes sortes de raisons. Nous sommes parfois en mesure de résoudre nous-mêmes un problème ou d'améliorer sensiblement la situation, mais ce n'est pas toujours le cas.
La formation des personnes de confiance : théorie et pratique
Vous venez d’achever votre formation pour devenir personne de confiance. En quoi consiste-t-elle exactement ?
Bjorn: La formation porte sur la législation, la meilleure façon d'aborder différentes situations, la manière de conseiller une personne, etc. On y reçoit des directives pour mener les entretiens et des recommandations sur ce qu'il faut faire et ne pas faire. Il s'agit de 5 jours de cours répartis sur 2 semaines. C'était assez difficile, car tout ou presque était nouveau pour moi.
Ilke: Cette formation est vraiment indispensable pour devenir une personne de confiance. Les aspects théoriques sont abordés, mais il y a aussi beaucoup de mise en pratique. Nous avons effectué de nombreux jeux de rôle, dont nous avons ensuite discuté en groupe. Ce sont ces exercices pratiques qui m'ont le plus appris.
Tout le monde y gagne : tant l'entreprise que les travailleurs
Les entreprises de plus de 50 collaborateurs sont tenues de désigner une personne de confiance. Mais les petites entreprises ont elles aussi tout intérêt à se doter d'une personne à qui les salariés peuvent s'adresser...
Ilke: Absolument ! Toutes les entreprises devraient désigner une personne de confiance. ll est plus facile de s'adresser à nous qu'au service RH, qui est immédiatement plus formel. Ce qui nous est confié n’entre pas en considération dans les évaluations. La conversation reste confidentielle, sauf si le travailleur lui-même manifeste le désir d'entreprendre d'autres démarches.
Bjorn: L'employeur y trouve également son compte. Tout le monde est gagnant dans l'entreprise.
Ilke: La direction nous soutient, car elle est consciente de l'impact que peuvent avoir les conflits sur le lieu de travail, une mauvaise ambiance ou un mal-être des travailleurs. Il suffit parfois de savoir qu'il y a quelqu'un vers qui se tourner. Une simple écoute peut faire toute la différence. C'est pourquoi notre porte est toujours ouverte.